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Au plaisir d'écrire ! Ateliers d'écriture pour enfants

8 mai 2019

Imitons les Anciens !

Ratdesvilles

Un rat des champs avait pour ami un rat de maison. Le rat de maison invité par son ami s’empressa d’aller dîner à la campagne. Mais comme il n’avait à manger que de l’herbe et du blé, il dit : « Sais-tu bien, mon ami, que tu mènes une vie de fourmi ? Moi, au contraire, j’ai des biens en abondance. Viens avec moi, je les mets tous à ta disposition. » Ils partirent aussitôt tous les deux. Le rat de maison fit voir à son camarade des légumes et du blé, et avec cela des figues, un fromage, du miel, des fruits. Et celui-ci émerveillé le bénissait de tout son cœur, et maudissait sa propre fortune. Comme ils s’apprêtaient à commencer le festin, soudain un homme ouvrit la porte. Effrayés du bruit, nos rats se précipitèrent peureusement dans les fentes. Puis comme ils revenaient pour prendre des figues sèches, une autre personne vint chercher quelque chose à l’intérieur de la chambre. À sa vue, ils se précipitèrent encore une fois dans un trou pour s’y cacher. Et alors le rat des champs, oubliant la faim, soupira et dit à l’autre : « Adieu, mon ami, tu manges à satiété et tu t’en donnes à cœur joie, mais au prix du danger et de mille craintes. Moi, pauvret, je vais vivre en grignotant de l’orge et du blé, mais sans craindre ni suspecter personne. »
Cette fable montre qu’il vaut mieux mener une existence simple et paisible que de nager dans les délices en souffrant de la peur.

Ca vous rappelle quelque chose ? "Un beau jour le rat des villes invita le rat des champs d'une façon fort civile à des reliefs d'ortolan..." A l'époque de La Fontaine, on pensait qu'un bon créateur est quelqu'un qui imite bien les Anciens. Celui-ci traduisait à sa manière les fables d'Esope - dont voilà un exemple - et les adaptait au goût de son époque.

Pourquoi je vous raconte tout ça ? Ma fille, parce qu'elle est la seule à oser me critiquer ouvertement, est ma meilleure conseillère. Après un atelier qu'elle a partagé avec moi, elle m'a fait remarquer qu'elle aurait apprécié d'avoir des modèles de textes pour trouver comment écrire mieux. N'étant pas très motivée pour la leçon scolaire en atelier d'écriture, je me suis demandé comment donner des modèles aux enfants sans pour autant les formater. Le mieux serait peut-être de leur proposer de traduire des récits déjà existants. Les fables de La Fontaine sont, certes, populaires, mais soyons honnêtes, nos enfants ne les comprennent pas vraiment. Quelle mère n'a pas eu son quart d'heure de solitude à essayer de lire une fable à ses chérubins qui n'y comprennent goutte ? Moi-même, aujourd'hui encore, je ne suis pas sûre de savoir vraiment ce que sont des "ortolans"... (Des oiseaux, non ?) Faisons-leur traduire La Fontaine comme lui-même traduisait Esope ! On pourrait imaginer un atelier dans lequel on lirait une  fable, puis on en éclairerait l'histoire. Ensuite, on demanderait aux enfants de la raconter à leur manière, comme si l'histoire se passait aujourd'hui. Ils pourraient ainsi s'appuyer sur une structure narrative existante tout en expérimentant l'écart temporel et la liberté que donne la réécriture. La Fontaine, enfin à hauteur d'enfant... Ca fait rêver !

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29 avril 2019

Bien écrire n'est pas toujours écrire bien...

crayon

Participer à un atelier d'écriture aide-t-il à s'améliorer en rédaction, voire en orthographe ? C'est parfois l'espoir inavoué que je perçois derrière l'encouragement appuyé de certains parents qui inscrivent leur enfant aux ateliers... Si seulement mon enfant pouvait apprendre à écrire correctement tout en y prenant plaisir !

Oui, mais voilà... Au risque de décevoir, je préfère affirmer que les activités d'atelier d'écriture n'ont pas pour première fonction d'acquérir un rapport normé à la langue française. Déjà, parce que l'enjeu essentiel est la créativité. Comment voulez-vous que des enfants fassent preuve d'inventivité si l'on passe systématiquement derrière eux en soulignant chaque erreur en rouge ? Essayez de vous souvenir des effets qu'a eus sur votre propre rapport à l'écriture le barbouillage systématique de toutes vos copies pendant au moins douze ans de scolarité. En atelier d'écriture, on accueille les essais, les premiers jets, les idées bizarres et on essaie de les accompagner le plus loin possible dans leur développement. C'est quelque chose de très intime et personnel. C'est en respectant cela, ce sentiment de propriété inaliénable, que l'on peut donner naissance à des auteurs qui accordent de la valeur à leurs écrits.

Le souci de correction de la langue n'est cependant jamais absent des écrits en atelier. Combien de fois, surtout lors de la réécriture, les enfants me demandent-ils l'orthographe lexicale d'un mot ou la confirmation d'un accord ? Je me souviens d'une petite fille qui avait donné des "edmis" à son héros. J'ai falli m'abstenir de lui révéler la vérité tellement j'ai craint qu'il ne deviennent plus difficiles à mater s'ils devenaient des "ennemis". De manière générale, je ne fais jamais corriger l'orthographe d'un texte si un enfant n'est pas demandeur. Mais je m'émerveille du soin que chacun prend à soigner la mise en page, la lisibilité et la correction de son texte. Je crois que c'est parce qu'un enfant aime ce qu'il écrit que, petit à petit, il va en prendre soin et chercher à faire en sorte qu'il soit accueilli le mieux possible par ses éventuels lecteurs. Mais cela prend du temps...

Et puis, il y a ceux qui ne corrigeront jamais, parfois parce qu'ils n'en ont pas les moyens. Savez-vous que Gustave Flaubert, Jules Verne et Agatha Christie étaient dyslexiques ? (Voir à ce sujet "Le Don de dyslexie" de Ronald D. Davis et Eldon M. Braun). Contrairement à ce que nous apprend l'école, écrire littéraire, ce n'est pas forcément écrire bien. C'est avant tout développer un rapport sensible à la langue. Bon nombre de dyslexiques ont mis l'acuité de leur intuition, la vivacité de leur imagination et le caractère multisensoriel de leurs perceptions au service de récits profondément vivants et inspirants. C'est cela avant tout que l'on cultive en atelier d'écriture. Pour l'orthographe, il y a  des correcteurs professionnels payés par les éditeurs (de moins en moins, il est vrai... Mais c'est un autre problème...) En attendant que vos enfants ne deviennent de grands auteurs, vous pouvez toujours leur faire donner des cours supplémentaires de français. Au moins, l'objectif sera clair. Laissez-les venir en atelier pour expérimenter le pouvoir évocateur des mots ! Peu d'autres lieux leur en donneront la liberté...

20 avril 2019

Soyons ambitieux...

Bulle

"Un adulte créatif est un enfant qui a survécu."

Ursula K. Le Guin

15 avril 2019

La bulle, c'est coule !

Poissons

Que faire d'une plaque d'autocollants en forme de poissons offerts par une boutique de vêtements le 5 avril, quand les coller dans le dos n'est même plus amusant ? Les laisser faire des bulles, bien entendu ! Rien de tel que de prendre des personnages hauts en couleurs et bien typés pour les faire dialoguer en toute liberté. Cela peut donner naissance à tout un monde poétique de poissons chantants, de poissons qui partent en vacances, ainsi qu'à de jolis jeux de mots : "ça coule !" Un joli festival de créativité simple et efficace mis en oeuvre par un petit garçon de six ans à peine initié aux joies de l'écriture...

Pour une création plus structurée, on pourrait s'amuser à deux. Un petit atelier parent-enfant, ça vous dirait ? Prenez deux feuilles. Choisissez chacun un personnage que vous collez sur votre feuille. Puis échangez et choisissez un nouveau personnage que vous collez en vis-à-vis de celui choisi par l'autre. Le jeu peut commencer. Chacun imagine une réplique prononcée par le premier personnage qu'il a choisi sur sa première feuille. On croise ensuite les feuilles et on imagine la réplique du second personnage. On continue à inverser comme ça quatre ou cinq fois, ou plus si  le jeu vous amuse. Le secret, c'est d'aller vite sans trop réfléchir. Pour une fois, il vaut mieux écrire comme on parle sans chercher à faire trop "littéraire". Cela peut être vraiment drôle si on accepte de se laisser surprendre par les extravagances de l'imaginaire. Les enfants sont d'excellents guides pour cela...

6 avril 2019

Comme un enfant...

Picasso

"Il m'a fallu toute une vie pour apprendre à dessiner comme un enfant."

Pablo Picasso

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4 avril 2019

Au gré de l'imaginaire enfantin...

atelier_sorciers

Ce mercredi, les sorcières annoncées comme thème de l'atelier sont devenues des sorciers. La femme est un homme comme les autres...

Nous avons laissé dériver nos imaginaires au gré des cartes du Dixit.

Nous avons visité une maison composée de milliers de pièces, dans laquelle on passait d'étage en étage en se laissant glisser dans des toboggans.

Voyagé de Chine en Alaska, tout en admirant la tour de Pise en Afrique du Sud.

Finalement, les sorciers se sont révélés être les maîtres d'école des enfants, qui se seraient bien marrés en découvrant comment on imaginait de les combattre.

Toute cette créativité a donné lieu à un magnifique livre double avec une "histoire de sorciers pour les gentils", si on le lit à l'endroit, une "histoire de sorciers pour les méchants", si on le lit à l'envers... et un combat au milieu !

Suivre les enfants dans leur imaginaire, c'est acccepter de remettre en cause bon nombre de principes qui déterminent à l'avance notre conception de l'écrit. Bien souvent, ils semblent répéter ce qu'ils ont lu ailleurs mille fois : Harry Potter, les Légendaires, les Pokémons... Mais cette réécriture est profondément jubilatoire parce qu'elle se laisse aller à la démesure et à l'incohérence. J'aime cet espace de création en liberté que sont les ateliers d'écriture car ils ouvrent l'espace des possibles, là où nos autres pratiques de l'écriture sont tellement normées que plus rien de vivant ne peut plus advenir.

En quittant l'atelier mercredi avec son mini-livre en main, chaque enfant avait trouvé comment donner forme à son rêve. Puissent les adultes qu'ils deviendront garder longtemps cette spontanéité !

1 avril 2019

Mille et une histoires de sorcières

SorcièreC'est le thème du prochain atelier d'écriture qui aura lieu le ce mercredi 3 avril, de 14h à 16h, au 81 rue de la Plaine, dans le 20ème arrondissement de Paris. Peut-être même que je trouverai une potion pour vous les rendre sages...

25 mars 2019

L'Ecole des Beaux-Arts

parasols

Dans une boîte de paille tressée

Le père choisit une petite boule de papier

Et il la jette

Dans la cuvette

Devant les enfants intrigués

Surgit alors

Multicolore

La grande fleur japonaise

Le nénuphar instantané

Et les enfants se taisent

Emerveillés

Jamais plus tard dans leur souvenir

Cette fleur ne pourra se faner

Cette fleur subite

Faite pour eux

A la minute

Devant eux

Jacques Prévert, Paroles

Pour plus d'émerveillement encore, allez voir la superbe animation réalisée par Anne Huyn pour "En sortant de l'école" : https://education.francetv.fr/matiere/litterature/cinquieme/video/l-ecole-des-beaux-arts

13 mars 2019

Au détour des images

semellesdevent

Vous avez probablement déjà joué à Dixit. Vous savez, "Une image vaut mille mots"... Ca m'énervait, mais j'aimais bien le partage en famille, entre amis.... Les mots qui jouent à cache-cache... Il y avait surtout ces si jolies cartes pleines de poésie, qui nous ramenaient à l'enfance des contes et des métamorphoses. Et puis, la mode est passée. Le jeu a fini par rester bien rangé sur son étagère. C'est pareil chez vous ?

Pourquoi ne pas redonner mille et un mots aux cartes oubliées ? Ces images peuvent devenir le support de toutes sortes d'histoires qu'on se raconte en se laissant inspirer par l'ensemble des cartes posées sur une table, ou qu'on tire aux hasard, face retournée quand on arrive à  cours d'inspiration. Petit défi pour la famille : raconter une histoire qui utilise le plus de cartes possible !

Ensuite, quand l'imagination est bien échauffée, on peut se mettre à écrire son histoire sur le papier en sélectionnant les péripéties que l'on a préférées ou le personnage qui nous émeut le plus. Le jeu pourrait alors devenir de deviner à quelles cartes fait allusion le récit qu'on lit à haute voix.

Et surtout, pas de perdants, que des heureux !

11 mars 2019

Une image, un rêve, une histoire

Dixit

C'est le thème de l'atelier d'écriture qui aura lieu ce mercredi 13 mars, de 14h à 16h, au 81 rue de la Plaine dans le 20ème arrondissement de Paris... Amenez-moi vos rêveurs !

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